> Les Cahiers n°5 sont sortis depuis le 22 février 2020. Les prochains Cahiers pourraient sortir à l'automne 2024. Les numéros 2, 3 et 4 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr.
> Retrouvez l'actualité de l'association sur la page Facebook : www.facebook.com/histoireetpatrimoineducarmausin

Tour de France 2011

Expositions
"Sur les pas d'Henri Desgrange,
fondateur du Tour de France"
au Centre Culturel de Carmaux jusqu'au 30 juillet 2011
à l'occasion du passage du Tour de France 2011 dans le Carmausin (12 et 13 juillet)
Entrée Libre


Réalisées en partenariat avec Jacques Lablaine, Jacques Seray, les Archives municipales, Imagine Carmaux, l'association philatélique de Carmaux et Histoire et Patrimoine du Carmausin.

Le programme complet des animations pour le Tour de France est consultable sur www.carmaux.fr

Restauration du linteau de porte de la maison de Pierre Jean Louis Campmas

(Travaux réalisés bénévolement par des membres de l'association Histoire et Patrimoine du Carmausin)

   Devenu insalubre pour les autorités en place, le quartier du "Rajol" au début des années 1970 a été rasé. Misent aux rangs des vieux meubles délaissés pour le révolutionnaire formica, les vieilles maisons moyenâgeuses faites en pisé et colombages, ont laissé la place à l'intelligence Corbusienne et au béton roi. C'est ainsi que la maison natale du conventionnel Pierre Jean Louis Campmas, a été couchée par les pelleteuses et autres marteaux- piqueurs. Maison au demeurant fort simple comme étaient toutes les habitations du plus vieux quartier de Carmaux. L'originalité de la sienne tenait dans le linteau de pierre de sa porte d'entrée. Il faut dire que cette pierre n'est pas banale. Il y avait fait gravé en 1791, par le citoyen Savy, dit Cournac le millésime et la devise :

1791 LA CONSTITUTION OU LA MORT   
                                                                    
   L'époque n'était pas à la nostalgie des vieux cailloux. La ville manquait cruellement de logements "modernes". Faire table rase du passé c'était propulser la cité dans la modernité. La pierre sera brutalement mise à terre et cassée. De cette période, elle garde encore de nombreuses marques. L'histoire du renouveau de ce linteau commence ici, sur son tas de ruine.

BENOIT Didier

Ci-contre, des bénévoles 
pendant la restauration du linteau (été 2010)


L'intégralité de cet article est à retrouver dans notre première publication 
"Les Premiers Cahiers", sortie : fin mai 2012.

Recherche sur les origines de l’église Sainte Cécile de Carmaux

Eglise sainte Cécile, actuellement chapelle Saint-Roch

1) Un document vieux de sept siècles

   Le plus vieux document qui soit en notre possession et qui cite l'église Sainte-Cécile de Carmaux est un acte notarié daté de 1311. Mais son origine va très certainement au delà. Cette église occupe un lieu privilégié par les hommes depuis fort longtemps. La terre au nord du Cérou est occupée à l'époque Gallo romaine comme en témoigne les débris de poteries, d'amphores qui ont été découverts. Ces vestiges sont la preuve d'implantations agricoles dont il nous reste aujourd'hui quelques noms : Rayssac, Vialards. L'exploitation métallifère de l'Abenq atteste aussi de cette présence humaine dans la première moitié du premier millénaire. Un lieu de culte rural (fanum) occupait-il déjà cette zone de Carmaux ? Il n'est pas rare dans nos contrées que des églises soient bâties sur d'anciens lieux de cultes païens. A Pouzounac (Le Garric), à Saint Dalmaze (Cagnac) pour ne citer que les plus proches. L'époque Carolingienne verra la création des premières paroisses chrétiennes avec chacun leur église bâtie au centre d'une aire géographique regroupant plusieurs petits foyers de vie. Ce sont de simples bâtisses qui font plus penser à des granges qu'à des monuments sophistiqués, tel  Saint Urbain (Puycelci) ou Sainte Marie de Sanguinou. La typologie architecturale de Sainte Cécile interpelle dans ce sens là.

BENOIT Didier
L'intégralité de cet article sera à retrouver prochainement dans notre revue.

Historique des rues de Carmaux

   Une évocation mélangeant histoire locale et nationale. C'est une analyse par Jean Picard, des personnes, des batailles et en outre le particularisme local ; en fait c'est une traversée politique et artistique du temps.

   Deux rues parmi tant d'autres :

   Chemin de la Favarelle :
   Chemin situé dans le quartier de la Favarelle compris entre la zone d'activités (abattoirs, services municipaux ...) et donnant accès avenue du Roucan. L'origine de sa dénomination n'est pas évidente.
- Soit chemin et quartier situés dans une zone très fréquentée par des pigeons ramiers très friands de fèves
- Soit le plus simplement ancienne zone rurale où se trouvaient nombre de champs de fèves ou faveroles, fourage destiné à l'alimentation du bétail.
- Soit enfin le nom d'une ou d'un précédent propriétaire.

   Rue Léo Ferré
  Rue située dans l'ancien domaine de La Peyre, route de St-Jean-de-Marcel et regroupant plusieurs chanteurs : Piaf; Brasseur, Brel et Léo Ferré.
   Né le 24 août 1918 à Monaco, il a eu une enfance et une adolescence assez agitée. Après son bac, il effectue à Paris des études de droit et de sciences politiques puis il se tourne vers la chanson engagée mêlant amour et révolte. Il obtiendra le grand prix de l'Académie Charles Cros. Parmi ses innombrables succès : la chanson du mal aimé, Jolie môme, Paname, Avec le temps, ... Il meurt le 14 juillet 1993 en Italie en Toscane qu'il a toujours aimée.

  D'autres histoires de rues sont à retrouver dans notre  première publication 
"Les Premiers Cahiers", sortie : fin mai 2012.

Un regard sur le patrimoine de la commune du Garric

« Mon Dieu qu’il y a de croix sur cette terre, croix de bois, croix de fer, humbles croix familières, de silencieuses croix qui veillent sur le monde … » (chanson de Piaf)

   Depuis la plus haute antiquité, la croix est un des symboles le plus utilisé par tous les hommes. Le symbole de la branche horizontale est la mort, celui de la branche verticale, la vie ; les 4 extrémités représentent les 4 points cardinaux, les 4 éléments, 4 saisons (et même les 12 mois avec la croix occitane). Ce signe a dominé et accompagné, pour le meilleur et pour le pire, nos civilisations occidentales depuis le VIème siècle (auparavant, les symboles chrétiens étaient le poisson ou l’agneau).
   Que l’on soit croyant ou non croyant, sans mysticisme ni ésotérisme, ces créations humaines, croisées le long des chemins nous émeuvent, surtout si elles sont anciennes, car elles sont chargées de tout l’imaginaire et de toute la foi de nos ancêtres parfois très proches.
   Ces monuments font partie du patrimoine communal ; ils ont participé à l’histoire de nos « anciens » et s’inscrivent ainsi dans la notre. Les athées verront dans la croix la beauté dépouillée du fer forgé, de la pierre taillée ; les chrétiens y ajouteront la satisfaction d’y voir les attributs de leur foi chrétienne.
   Un grand nombre de croix servent de témoins. C’est ainsi que le lieu d’une mort brutale fait l’objet d’une érection de croix.

   C’est l’histoire de 3 croix mémoriales de notre sol communal que je vous propose de découvrir.
   Tout d’abord la « Croix de Rives », sur la paroisse de Sainte-Martianne, à droite du chemin après avoir franchi le ruisseau de Las Combes, depuis Sainte-Martianne vers La Guimerie. Il s’agit d’une croix en fer forgé sur un piédestal en pierre. Cette superbe croix, véritable œuvre d’art, commémore la mort accidentelle d’une adolescente de 17 ans : Marie-Augustine Rives. Le 5 avril 1886, cette jeune fille a été écrasée en ce lieu par une charrette qui s’est renversée sur elle. Cette croix, érigée par les parents de l’adolescente, est là pour témoigner de cette mort brutale, au bord du chemin. 
   Cette croix n’étant pas directement visible de la maison familiale, la maman d’Augustine souhaita qu’une seconde croix soit érigée devant sa maison, de l’autre côté du chemin. Pas de Christ sur la croix, seulement une statue en fonte de  la Vierge, au pied de la branche verticale est là pour rappeler aux parents le souvenir de leur fille chérie cruellement disparue.

   Sur le plateau calcaire du puy de Pouzounac, dominant Cap Découverte à l’ouest et la déviation de Carmaux au nord, une simple croix en fer forgé sur un piédestal en pierre est là pour rappeler les terribles ravages de la « grippe espagnole » de 1918-1919. Cette grippe aviaire fit en quelques mois seulement, plus de victimes que la première guerre mondiale qui se terminait cette même année. Les registres d’état civil de l’époque montrent que la famille Fenouillet fut particulièrement touchée ; parfois deux décès dans la même journée, suite à cette pandémie. Est-ce en hommage aux disparus ou pour remercier les cieux d’avoir épargné deux membres de la famille que la croix fut érigée ? Elle fut construite selon les souhaits des survivants, sur ce plateau, en limite de leur propriété, visible depuis leur maison, en bordure de la route du Trap.


Jean-Louis Canac

Un article sur les croix de chemin du Garric est à retrouver 
dans notre première publication "Les Premiers Cahiers", sortie : fin mai 2012.

L'enclave privée de la famille de Solages

    Gérard Gorgues nous propose de nous replonger dans l'histoire de la famille de Solages à travers l'étude de leur enclave privée. 
Ci contre, le blason de la famille.


  Le cimetière de la famille Solages à Carmaux est une enclave privée située dans le cimetière de Sainte-Cécile. Il compte 26 tombes dont 2 se trouvent dans la crypte, 2 autres ne faisant pas partie de la famille. 
En 1964, le marquis Thibaut de Solages, dernier marquis de Carmaux, après avoir vendu son domaine de la Verrerie, céda cette enclave privée à la commune de Carmaux qui, depuis, se doit d’assurer l’entretien des tombes et des allées.

Documents : Plan de l'enclave et Généalogie de la famille (pour les consulter, cliquez sur l'image)


Tombes 1 et 2 : Certains supposent qu’elles pourraient être celles du Chevalier (1710-1799), père fondateur de la Concession des mines de Carmaux et de son épouse Marie de Julliot de Longchamps (1724-1827), native de Clermont-en-Argonne dans la Meuse, co-fondatrice de la « Verrerie royale » à Blaye.
Cette hypothèse est peu probable puisque Mathias Chassignet, directeur des mines de Carmaux (1787-1813), précise dans ses « Cahiers » : « Sa sépulture (celle de Hippolyte de Solages) est déposée à environ 3 toises (près de 6 mètres) de l’église de Sainte-Cécile (la chapelle Saint-Roch) vis-à-vis d’une petite fenêtre à gauche de la porte d’entrée. De cette église, son cercueil est environné et contigu à ceux de M. le Chevalier de Solages, son grandpère, de celui de Mme la Vicomtesse, sa mère et de celui de M. le Commandant de Malte, son grand-oncle Fraissinet (…) Madame de Solages, épouse du Chevalier et grand-mère de M. Hippolyte de Solages est décédée le 25 octobre 1827 (…) Elle est ensevelie dans une caisse en bois doublée en plomb et déposée dans le tombeau qu’a fait construire Mme Blanche pour Hippolyte de Solages, son mari. Elle est dans une niche dans le tombeau. (la crypte). » De nos jours, la sépulture du Chevalier Gabriel de Solages n’a pas été retrouvée.

Tombe 3 : Marie de Forges (1780-1859), épousa le comte Bénigne-Louis de Bertier de Sauvigny (1777-1814) qui était le beau-frère du comte Hippolyte de Solages, petit-fils du « Chevalier ».

Tombe 4 : Jules de Solages (1845-1872), célibataire, dernier fils du marquis Achille de Solages.

Tombe 5 : Alix de Bertier de Sauvigny (1809-1872), épousa le 8 mai 1828 le marquis Achille de Solages dont elle eut 6 enfants.

Tombe 6 : Achille de Solages (1804-1887), hérita du titre de marquis de Carmaux à la mort de son grand-oncle Jérôme de Solages en 1837. Il loua la « Verrerie royale » à Eugène Rességuier qui l’abandonna pour construire la verrerie Sainte-Clotilde, près de la gare de Carmaux. Il fut à l’initiative de la construction de la voie ferrée Albi - Carmaux ouverte en 1857. Il dut faire face aux grandes grèves des mineurs en 1869 et en 1883. Il agrandit « la gentilhommière » de feu son arrière-grand-père, « le Chevalier » Gabriel de Solages, construite en 1755 pour en faire un imposant château qui disparaîtra en 1895 lors d’un incendie.

Tombe 7 : Aliénor de Solages (1865-1869), soeur du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 8 : Xavier de Solages (1871-1874), frère du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 9 : Comte Gabriel-Louis de Solages (1829-1886), fils ainé du marquis Achille de Solages. Il épousa Alix de Courtarvel le 11 août 1860. Il eut 6 enfants dont Ludovic de Solages, futur marquis de Carmaux.

Tombe 10 : Alix de Courtavel (1837-1924), épouse du comte Gabriel-Louis de Solages.

Tombe 11 : Marie Reille (1870-1891), fille du baron René Reille, député de Castres, Président de la Société des Mines de Carmaux de 1884 à 1898. Elle fut la première épouse du marquis Ludovic de Solages qui lui donna 3 enfants Thibaut, Raymond et Gabrielle.

Tombe 12 : Alexis de Pierre de Bernis (1882-1886), fils de Guillaume de Pierre de Bernis et de Marie de Solages, soeur du marquis Ludovic de Solages. Le baron Pierre de Bernis fut le secrétaire du Conseil d’administration des mines de Carmaux, auteur de Les mines de Carmaux (1700-1900).

Tombe 13 : Joseph de Solages (1877-1892), frère du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 14 : Ludovic de Solages (1862-1927), marquis de Carmaux, épousa Marie Reille (3 enfants), puis Marguerite de Guitaut en 1892 (5 enfants). Il dut affronter les grèves des mineurs de Carmaux en 1892 qui l’obligèrent à démissionner de son poste de député (1889-1892). Il mena les luttes politiques contre Jean Jaurès qu’il ne battit qu’en 1898, année où il devint Président du Conseil d’Administration des mines de Carmaux. Il nomma Charles Pérès directeur des mines avec qui il engagea un vaste programme de modernisation des mines, d’oeuvres sociales et de constructions : la Centrale électrique, la Compagnie Générale Industrielle, les usines de transformation de la houille, le Pré-Grand, le Candou, le hameau de Fontgrande, l’agrandissement des écoles et de la Clinique Sainte-Barbe.

Tombe 15 : Raymond de Solages, comte (1890-1916), fils de Ludovic de Solages et de Marie Reille. Il mourut des suites de ses blessures lors de la guerre 14-18 dans les bras de son père au château de la Verrerie à Blaye.

Tombe 16 : Amalric de Solages (1811-1837), frère du marquis Achille de Solages, célibataire.

Tombe 17 : Hippolyte de Solages (1809-1850), frère du marquis Achille de Solages.

Tombe 18 : Albertine de Bertier de Sauvigny (1807-1875), épousa Charles de Bourgevin de Linas, membre de la famille de Bertier de Sauvigny. ( lien de parenté ?).

Tombe 19 : Charles de Bourgevin de Linas (1795-1872), épousa Albertine de Bertier de Sauvigny.

Tombe 20 : Jérôme de Solages (1760-1837), fils d’Antoine-Paulin de Solages, marquis de Carmaux, et de Marie-Madeleine Sénicourt. Il n’eut qu’un fils avec Elisabeth Thomson, Henri de Solages (1786-1832) qui devint prêtre, préfet apostolique de la Réunion et de Madagascar. Quand Jérôme de Solages mourut en 1837, le titre de marquis de Carmaux passa dans la branche cadette, celle du « Chevalier », avec Achille de Solages. Il fut maire de Saint-Benoît-de-Carmaux de 1816 à 1830.

Tombe 21 : Claude Pailhès (1758-1834), employé aux mines de Carmaux, maire de Carmaux (1821-1830).

Tombe 22 : Gabriel Pailhès (1801-1864), caissier principal des mines de Carmaux, maire de Carmaux (1834-1858).

Tombe 23 : Marguerite de Guitaut (1874-1941), seconde épouse du marquis Ludovic de Solages qui lui donna 5 enfants.

Tombe 24 : Françoise Corrégée du Tertre (1789-1828), seconde épouse de François-Gabriel de Solages, fils du « Chevalier ». Elle eut une fille Marie Gabrielle.

    La crypte : Ce « tombeau » dont parle Chassignet dans ses « Cahiers » fut commandé par Blanche de Bertier de Sauvigny quelques années après le décès de son mari Hippolyte de Solages. Les sarcophages reposent sur des pattes de lion.

Tombe 25 : Hippolyte de Solages (1772-1811), petit-fils du « Chevalier », fils aîné de François Gabriel de Solages et de Jeanne Elisabeth de Clary de Vindrac, émigra pendant la Révolution. Il fut inscrit sur la liste des suspects et des notables émigrés, ce qui valut à son père d’être emprisonné à la Conciergerie à Paris, sauvé de la guillotine par la chute de Robespierre le 27 juillet 1794. Une de ses soeurs, Zoé de Solages (1789-1871) fut l’arrière-grand-mère du grand peintre albigeois Henri de Toulouse-Lautrec Montfa (1864-1901). Il acheta en 1808 le château de Mézens dans le canton de Rabastens où habite actuellement le comte Aymon de Solages, descendant de la branche cadette, celle de Paul de Solages (1838-1907) fils cadet du marquis Achille de Solages.


Tombe 26 : Blanche de Bertier de Sauvigny (1784-1843), épousa Hippolyte de Solages en 1802. En 1835, elle fonda l’école de la Tour à Carmaux.

Clin d'oeil sur le Ségala Carmausin


Une vidéo du Comité départemental du Tourisme du Tarn