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Les lycées de Carmaux, une histoire épique

Les lycées « Jean-Jaurès » et « Michel-Aucouturier » situés dans la commune de Blaye-les-Mines, communément appelés Lycées de Carmaux, trouvent leur existence dans une longue histoire de l’enseignement qui, dans le Carmausin, s’est échelonnée sur un peu plus de cent ans. De fait, leur construction, pour récente qu’elle soit, n’a d’autres origines que celle de son ancêtre, une école primaire qui vit le jour à Carmaux à la fin du XIXème siècle.
A cette époque, dès son élection en 1892, décision fut prise par le premier maire socialiste de Carmaux, de lancer un vaste programme de constructions d’écoles laïques pour concurrencer les établissements scolaires d’obédience catholique déjà existants, « La Tour », « Le Couvent », « Le Sacré-Cœur » et « La Croix-Haute » édifiés par la famille Solages, propriétaire séculaire des mines de charbon de Carmaux.

L’école Victor Hugo
Après deux ans de travaux, l’école Victor Hugo ouvrit ses portes le 1er octobre 1895, rue Francisco Ferrer dans le quartier de l’Occident à Carmaux. Les garçons y préparaient le Certificat d’Etudes comme les filles à la maison Thénégal dans le quartier de l’Orient, place Gambetta à Carmaux, avant d’aller travailler … à la mine, pour la plupart.
En 1900, la création du Cours Complémentaire permit à quelques-uns d’échapper à l’inexorable destin. Garçons et filles, Certificats d’Etudes en poches, purent recevoir en deux ans un enseignement primaire dit « supérieur » pour préparer le Brevet Elémentaire qui leur ouvrait les portes des concours d’entrée à l’Ecole Normale, aux Postes, aux Chemins de fer … L’Ecole Victor-Hugo vit alors le nombre de ses élèves augmenter dans des proportions considérables, 400 en 1903. L’enseignement primaire supérieur étant gratuit, ceux qui en avaient les capacités pouvaient espérer devenir instituteurs ou employés, échapper à la mine, à la verrerie… fuir l’inévitable chemin que leurs parents, de génération en génération, avaient pris, contraints et forcés. De facto, l’Ecole Victor-Hugo devint trop petite. En 1906, il fut demandé à Gabriel Camboulives, l’architecte de la ville, de dessiner les plans de son agrandissement.

L’Ecole Pratique
Après la guerre, l’école agrandie prit encore un nouvel essor avec la nomination d’un Directeur dont le nom reste vivant dans la mémoire des Carmausins. Alfred Rivenc naquit à Carmaux dans une famille de mineurs en 1887. Il fut l’un des premiers élèves de l’Ecole Victor-Hugo où il fut nommé instituteur puis directeur en 1924. A l’écoute de la population ouvrière carmausine, il décida de créer des structures destinées à la formation professionnelle des jeunes de la région. Pour ce faire, en accord avec la municipalité, il fit construire des bâtiments jouxtant l’école le long de la rue Victor-Hugo et de la Verrerie. En 1933, l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie comprenant trois ateliers, d’ajustage, de menuiserie et de forge ouvrit ses portes à une quarantaine d’élèves désireux de parfaire leurs capacités manuelles. A Carmaux, l’enseignement professionnel venait de naître aux côtés de l’Ecole primaire et du Cours Complémentaire à l’initiative d’Alfred Rivenc, Directeur des trois établissements.

Le Collège Technique municipal
D’agrandissements en agrandissements, la guerre passée, l’Ecole Pratique devint Collège Technique municipal le 1er octobre 1946. Alfred Rivenc avait pris la retraite et son successeur Jean Durroux continua l’œuvre du père fondateur. Dès 1950, réservée aux titulaires du Brevet Industriel, une classe préparatoire aux Ecoles Techniques des Mines d’Alès et de Douai fut créée, suivie deux ans plus tard d’une section commerciale mixte préparant au Brevet d’Enseignement Commercial.
D’année en année, les effectifs augmentèrent considérablement. De plus en plus nombreuses étaient les familles prises par l’engouement des études, fières de dire autour d’elles les bonnes notes et les diplômes obtenus par leurs progénitures. A la fin des années 1950, l’Ecole maternelle créée en 1951, l’Ecole primaire, le Cours Complémentaire, le Collège Technique comptaient plus de 700 élèves. L’espace, inextensible, barré par les rues Ferrer, Victor-Hugo, la Verrerie et Sainte-Barbe, devint trop étroit. Il fallut surélever, diminuer l’étendue des cours intérieures en construisant des salles préfabriquées, en se disant qu’il faudra bientôt trouver un terrain hors de la ville, le parc du Pré-Grand peut-être ! De plus, les charges financières consenties par la municipalité devinrent un fardeau de plus en plus lourd à supporter, les livres, les cahiers et les repas étant gratuits ou semi-gratuits.

Gérard Gorgues
L'intégralité de cet article est à retrouver dans notre première publication 
"Les Premiers Cahiers", sortie : fin mai 2012.